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Ouest France 02/03/2025
Cécile RÉTO
Le gouvernement ultraconservateur de Viktor Orban poursuit sa lutte contre « la folie du genre ». Conforté par l’arrivée au pouvoir de Donald Trump, il veut réviser la Constitution et empêcher le traditionnel rassemblement LGBT + du mois de juin, dans les rues de la capitale.
L’arrivée au pouvoir d’une clique d’extrémistes de droite aux côtés de Donald Trump, à Washington, donne des ailes au Premier ministre hongrois Viktor Orban. Jusqu’à présent, reconnaît son directeur de cabinet Gergely Gulyas, la marge de manœuvre n’était pas assez large pour interdire la Budapest Pride, qui voit défiler chaque année, fin juin dans la capitale, des dizaines de milliers de personnes lesbiennes, gay, bisexuelles et transgenres (LBGT +).
Cette Marche des fiertés ne doit plus être tolérée, maintenant que l’ambassadeur américain ne peut plus y participer , a asséné Gergely Gulyas, le 27 février. Refusant de servir sous l’administration Trump, David Pressman, ambassadeur des États-Unis à Budapest, a démissionné en janvier. À son arrivée en Hongrie, en 2022, il n’avait caché ni son homosexualité ni sa désapprobation de la politique ultraconservatrice et homophobe menée par Viktor Orban. Durant deux ans, il a encaissé les plus viles attaques, jusqu’à se faire appeler Madame l’ambassadeur dans un talk-show pro-Orban sur la télévision publique.
"La folie du genre n’a pas encore éclaté dans notre pays, même si nous subissons une énorme pression de la part du monde occidental , a commenté Viktor Orban sur Kossuth Radio, le vendredi 28 février. Lors d’un conseil des ministres, deux jours plus tôt, il avait annoncé son intention de faire inscrire dans la Constitution que les êtres humains sont de sexe féminin ou masculin ».
Depuis 2020, déjà, la Constitution stipule que les mariages ne peuvent avoir lieu qu’entre un homme et une femme. Les seuls habilités à devenir, respectivement, père et mère.
Et pas question d’évoquer le sujet à l’école, dans des livres ou des émissions destinés aux plus jeunes. Ce qu’Orban qualifie de promotion de l’homosexualité auprès des mineurs est interdit depuis 2021. La théorie du genre est incompatible avec la protection des enfants , a-t-il redit, ces derniers jours. Cela justifie aussi son intention d’empêcher la Budapest Pride de défiler au cœur de la capitale sous une forme publique . Tout juste pourrait-elle être tolérée dans un lieu fermé. Loin des yeux.
En interdisant la Marche, le gouvernement convient qu’il n’y a plus de démocratie en Hongrie , a réagi sur le média Partizan, Johanna Majercsik, porte-parole de la Budapest Pride. Une double peine pour son organisation, déjà lourdement affectée par le gel des fonds américains de l’USAid, décrété par l’administration Trump. Feignant la compassion, Viktor Orban lui conseille donc ne pas se donner la peine de préparer le défilé de cette année . Ce serait de l’argent et du temps gaspillés .