Agressé après un faux rendez-vous à Saint-Nazaire : « La prochaine fois, ce sera un meurtre ? »
Un jeune homme de 22 ans a été la cible d’une violente agression mercredi 5 mars 2025, à Saint-Nazaire, alors qu’il se rendait à un rendez-vous fixé via une application de rencontre. Il raconte.
Écoute-moi bien fils de p…., si tu ne me donnes pas tout ce que t’as, on t’embarque et t’es mort ce soir. C’est la phrase qu’Alan s’est vu proférer mercredi 5 mars, au soir. Alors qu’il pensait se rendre à un rendez-vous amoureux, fixé via une application de rencontre, la soirée de ce Nazairien de 22 ans a vite viré au cauchemar. Tout a commencé un peu plus tôt dans la journée, après avoir matché avec une fille. On a parlé, tout se passait très bien, bon feeling… La discussion se poursuit sur le réseau social Snpachat, sous forme de messages vocaux, jusqu’à déboucher sur un rendez-vous le soir-même. À 20 h 10 pétantes, rue Pitre Grenapin, dans le quartier de la Bouletterie.
Le couteau de cuisine sous la gorge : « J’ai vu ma vie défiler »
Arrivé sur place, Alan gare sa voiture près de la piscine, un endroit isolé à 200 mètres du lieu de rendez-vous. L’intéressé n’ira pas plus loin. À peine sorti de celle-ci, quatre individus lui tombent dessus et le passent à tabac. Les coups de pied laissent place aux menaces, munis d’un couteau et d’une bombe lacrymogène. Un couteau de cuisine , précise Alan, qui s’est retrouvé avec l’arme blanche posée sous sa gorge. Ils appuyaient de plus en plus fort, j’ai vu ma vie défiler. Eux rigolaient, c’était un plaisir de me frapper.
Ses bourreaux du soir repartiront finalement quelques minutes plus tard avec son téléphone, ses papiers d’identité et sa voiture, en le laissant gisant au sol. Je suis resté cinq ou dix minutes, puis j’ai pensé à ma voiture, à mon travail et je me suis levé , raconte le jeune homme, totalement démuni. Une automobiliste lui vient alors en aide, jusqu’à ce qu’il soit pris en charge par la police, auprès de qui il a porté plainte, puis par SOS médecin. Entre-temps, il fait appel à un serrurier pour sécuriser la porte de son appartement.
Le lendemain matin, sur les coups de 9 h, le jeune Nazairien décrit en détail sa mésaventure de la veille sur son compte Facebook. Pour alerter le plus grand nombre , explique-t-il. Je n’ai pas de souci sur Saint-Nazaire, je fais attention à qui je parle et pourtant je me suis fait avoir. À en croire Alan, un de ses amis, inscrit sur la même application de rencontre, aurait pu être la prochaine victime. Il avait matché avec la même personne, il avait donné rendez-vous à 20 h 45 chez elle , assure-t-il.
Lancer l’alerte et libérer la parole
Le rendez-vous n’a finalement pas eu lieu. Mais la prochaine fois, ça va être un meurtre ? , interroge Alan ce vendredi matin, à la sortie des urgences de Saint-Nazaire, où il avait rendez-vous avec un psychiatre. Si physiquement, le jeune homme s’en sort avec des hématomes, un œdème au niveau des yeux et une entorse au doigt, le traumatisme se veut surtout psychologique. Quand j’en parle, je revois la scène dans ma tête , raconte-t-il la voix encore tremblotante.
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Si Alan est, pour l’heure, en incapacité totale de travail pour une semaine, le suivi psychologique s’annonce, lui, plus long. Partagé plus de 2 000 fois en l’espace de 24 heures sur les réseaux sociaux, son témoignage pourrait aussi l’aider à avancer. D’autres victimes de guet-apens via des applications de rencontre l’ont contacté. Ils n’avaient pas osé en parler jusqu’à présent, ça me fait du bien.
Le début de la thérapie pour Alan. Le profil de la personne avec qui il avait « matché » a, lui, disparu de l’application de rencontre. Son compte Snapchat aussi.