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L’édition 2025 du Sidaction débute ce vendredi 21 mars 2025, dans un contexte marquée par l’arrivée de traitements préventifs moins contraignants .
Mais les coupes de l’aide américaine font reculer la lutte mondiale contre le virus responsable du Sida.
Françoise Barré-Sinoussi, codécouvreuse du HIV et présidente du Sidaction, n’était pas à la grande conférence américaine sur le HIV et autres rétrovirus, du 9 au 12 mars, à San Francisco. Le message vidéo adressé aux participants disait « sa grande inquiétude » alors que l’administration Trump a coupé le robinet de l’USAID et bloqué des programmes de recherche : « Le monde regarde et l’Histoire se souviendra ».
« Nous avons rencontré des collègues américains déterminés mais assez désabusés, confirme l’infectiologue Karine Lacombe. Les fonds publics se tarissent et les grands donateurs américains sont… prudents. »
« Une quarantaine de pays dépendent entièrement des États-Unis pour le financement des traitements antirétroviraux », souligne l’infectiologue Pr Jean-Michel Molina (hôpital Saint-Louis). Là aussi, l’illusion d’un parapluie américain éternel s’efface.
L’incidence du HIV « va fortement augmenter si les programmes de PrEP (traitement préventif évitant l’infection) s’arrêtent », se désole le vaccinologue Yves Lévy. Selon les nouvelles directives, seules les femmes enceintes pourraient en bénéficier. Les USA finançaient jusqu’ici « 90 % des PrEP dans le monde ».
C’est dans ce domaine, pourtant, que les plus grandes avancées sont en cours. Deux études sur une PrEP injectable (tous les deux mois), aux États-Unis et au Brésil, confirment son efficacité. Ce traitement moins contraignant (et donc mieux respecté) que la prise quotidienne de cachets est déjà autorisé en France, mais achoppe encore sur la question des tarifs. Il pourrait être disponible en fin d’année.
La révolution est un autre antiviral, le lénacapavir, injectable tous les six mois, encours d’approbation aux États-Unis et en Europe. Il pourrait même être injecté tous les ans seulement : « Une étude démarre, souligne le Pr Molina. On se rapprocherait alors de ce qui pourrait être un vaccin contre le VIH. » Mais sera-t-il distribué ?
La semaine dernière, plusieurs centaines de spécialistes du VIH ont exhorté les États-Unis à reprendre leurs contributions à l’aide internationale, au risque de « provoquer la mort de six millions de personnes » dans les quatre ans. En France, 200 000 personnes vivent avec le VIH. On peut vivre normalement, sans risque de transmission…. à condition de bénéficier des traitements adaptés. Le Sidaction se tient de vendredi à dimanche.