« J’ai conscience du mal que j’ai fait. J’ai des regrets. » Le jeune homme de 18 ans, mis en examen lundi après une série d’agressions dans le parc naturel de Beaulieu, à Nantes, n’échappe pas à la détention provisoire. Jusqu’alors inconnu de la justice, il sollicitait une alternative à l’incarcération. Ce jeudi 24 juillet, après trois nuits d’attente derrière les barreaux, il a été écroué.
Interpellé samedi, il est soupçonné de s’en être pris à au moins « neuf hommes » - « toutes des personnes homosexuelles » -, au Crapa, le nom usuel du parc de Beaulieu. Un lieu de rencontre gay notoirement connu, situé à quelques centaines de mètres de l’appartement familial.
Cette situation géographique est apparue problématique, aux yeux de la juge des libertés et de la détention, pour le maintenir en liberté. « Les alternatives sont limitées », regrette Sami Robert, l’avocat du suspect. Même une tante, présente aux débats, réside dans le même quartier et ne peut pas accueillir son neveu.
« Je me plierai aux règles »
La mise en examen porte sur des violences aggravées par l’orientation sexuelle des victimes, avec usage ou menace d’une arme, des vols avec violences et une rébellion, entre le 3 juin et le 19 juillet. Homophobie ? Rien dans le discours du jeune homme ne permet d’étayer cette hypothèse. « Mon but, en allant dans ce parc, n’était pas de trouver des gens à agresser… Je ne compte pas y retourner, menacer qui que ce soit. »
Ses « motivations », pourtant, interrogent. Sami Robert voit plusieurs pistes « à explorer », comme une agression que son client aurait subie à 17 ans et demi. « La place du père », un homme « absent » qui a refait sa vie, pose également question : « un point noir » au milieu du « cadre familial soutenant » . Déscolarisé à 16 ans après une formation de plaquiste, le Nantais a effectué quelques missions d’intérim et un service civique dans une caserne de pompiers.
Dans quatre mois, sa situation carcérale sera réévaluée. Une période pendant laquelle la défense essaiera de construire « un projet viable », en vue d’une demande de mise en liberté. « Je me plierai aux règles, a exprimé le jeune homme, au moment des discussions. Ce que je souhaite, c’est retrouver un quotidien normal. »
Ouest-France - Nathalie HAMON - Publié le 24/07/2025 à 21h13
