Agressions homophobes à Nantes : en août, une victime avait été ligotée, quatre mineurs interpellés
Un faux profil, une promesse de rencontre, un rendez-vous dans l’ombre et le piège qui claque. Les victimes de ce type de traquenard se sont multipliées tout l’été à Nantes. Mais l’étau policier s’est resserré. Quatre mineurs ont été interpellés pour un guet-apens perpétré le 20 août, au parc de la Crapaudine.
La série noire qui a secoué Nantes semble définitivement terminée. Avec l’interpellation de quatre mineurs, mardi 30 septembre, la police a franchi une étape importante dans le dernier dossier de guet-apens à connotation homophobe qui n’avait pas encore trouvé de réponse.
Rappelez-vous. C’était toujours la même mécanique et le même mauvais scénario. Créer un profil séduisant sur une application de rencontres gays, échanger quelques messages. Attirer la proie dans un lieu désert et mal éclairé. Et le guet-apens qui se referme. Coups, menaces, carte bancaire volée, argent extorqué. Plusieurs victimes sont tombées dans le piège tendu durant l’été dans différents parcs de l’agglomération nantaise par plusieurs bandes au mimétisme troublant. Des suspects avaient déjà été arrêtés pour les agressions commises au parc de Praud (à Rezé) ou au Crapa (île Beaulieu). Il manquait ceux qui ont agi le 20 août, dans le parc de la Crapaudine, dans le sud de Nantes.
Quinze jours d’ITT
Cette nuit-là, la victime s’avance, confiante, pour rencontrer son amant. Accueilli par un adolescent, l’homme est attiré dans un coin isolé. Une silhouette encagoulée l’attend. Ça se complique. Le quadragénaire est ligoté au niveau des jambes et frappé. Quinze jours d’ITT lui seront délivrés, plus tard.
Les agresseurs récupèrent sa carte bancaire en même temps que son code. Ils retirent 1 000 € avant d’abandonner leur victime, en lui déconseillant de porter plainte. Elle signale les faits malgré les menaces et le travail d’enquête commence. Par une étude de la vidéosurveillance, d’abord. Mais surtout, par des investigations sur internet et la téléphonie.
Malgré les précautions prises par les auteurs – celui qui a retiré l’argent au distributeur s’est grimé en utilisant les lunettes de vue d’un complice –, les enquêteurs de la brigade des atteintes aux biens identifient une première personne. Ça déroule, jusqu’à l’interpellation de quatre suspects en début de semaine.
Un racket méthodique
Ils sont tous les quatre mineurs, de Saint-Sébastien-sur-Loire, Nantes et Vertou. Des copains de lycée. Ils se présenteraient comme « des chasseurs de pédophiles » mais contrairement à d’autres affaires, aucun élément ne viendrait confirmer cette pseudo-croisade. L’enquête démontrerait surtout un racket méthodique et violent. Ils ont été déférés, ce mercredi 1er octobre, et présentés à un juge des enfants pour escroquerie, extorsion en raison de l’orientation sexuelle et menace afin de déterminer la victime à ne pas déposer plainte. Ils doivent être placés sous contrôle judiciaire, en attendant de connaître leur sanction.
Ouest France - Kévin GRETHEN - le 01/10/2025 12h09